Burn-out ou dépression : comprendre les différences
La dépression et le burn-out sont deux états de fatigue mentale qui montrent des signes différents, mais qui peuvent se manifester conjointement. La Haute Autorité de la Santé (HAS) considère le burn-out comme une maladie distincte du travail, contrairement à la dépression, dont le diagnostic est établi sur les plaintes émises par le patient qui se dit triste, fatigué, mélancolique ou qui a des « idées noires ».
Le burn-out ou épuisement professionnel
En mai 2017, suite à un long débat controversé, la HAS incite les médecins du travail à étudier différentes situations pour diagnostiquer le burn-out. Ce trouble à part entière n’est pas un simple état de stress. Il s’agit d’un problème mental profond, conduisant à un épuisement physique également. Le burn-out concerne surtout les salariés qui ne parviennent plus à gérer des situations de travail trop exigeantes sur une durée très prolongée. Ils manquent de temps pour finir les tâches perçues comme trop nombreuses ou considèrent que leurs attributions dépassent leurs compétences. Cet état de fatigue psychique et physiologique affecte non seulement la situation professionnelle du patient, mais également sa vie sociale. Le burn-out nécessite un suivi médical, malgré les difficultés à poser un diagnostic.
Le médecin doit commencer par repérer les manifestations du burn-out qui pourtant peuvent s’installer progressivement et sans que l’on s’en rende compte. Les symptômes variant également d’une personne à une autre, il est important d’être à l’écoute de la victime pour juger de la sévérité de la « maladie ». Le burn-out comporte en effet un risque suicidaire. Lorsque les probabilités d’une maladie physique sont écartées, il faut analyser les différentes conditions de travail du patient. La HAS recommande donc aux médecins de se pencher sur :
- les éventuels conflits qui pourraient exister dans l’environnement professionnel de la personne,
- la sécurité de l’emploi,
- l’intensité du travail,
- l’organisation du travail,
- les exigences requises au travail,
- l’autonomie du patient,
- le processus de travail.
Compte tenu de la nature du burn-out qui est différente d’un salarié à un autre, le recours aux antidépresseurs ne doit pas être systématique dans le cadre de la prise en charge médicale. Le traitement doit être personnalisé selon le parcours du patient. Le médecin peut ordonner un arrêt de travail, l’intervention d’un neurothérapeute qui conseillera une méthode anti-stress ou le recours à un psychiatre si le cas est sévère.
La dépression : un trouble plus généralisé
La dépression n’est pas principalement liée au travail, elle se manifeste dans différents domaines de la vie : en famille, entre amis, en amour, pour les loisirs, etc. Une personne dépressive se plaint très souvent d’un mal-être contrairement à une personne victime d’un burn-out qui peut ne pas être consciente de son état, voire être dans le déni complet. La dépression se manifeste également par une aboulie, une absence de volonté, de motivation et d’envie pour tout. Une personne dépressive présente également des troubles de la mémoire. Elle se laisse aller et se désinvestit totalement dans son estime de soi, car n’éprouve plus aucun sentiment.
La dépression se manifeste de plusieurs façons, dont :
La dépression par épisode isolé
Il s’agit de la forme de dépression la plus courante diagnostiquée lorsque la personne fait des « crises » par période d’au moins 2 semaines pour revenir à son humeur « normale ». Elle peut ne subir qu’une phase de dépression au cours de la vie, comme elle peut manifester des symptômes plusieurs fois dans l’année. Lorsque les épisodes dépressifs isolés sont trop récurrents, ils deviennent invalidants et peuvent conduire à des phases dépressives qui peuvent durer plusieurs mois.
La dépression chronique
Autrement appelée dysthymie, la dépression chronique est plus légère en termes de symptômes, mais peut durer plusieurs années. La victime est pourtant moins affectée, elle peut vaquer à ses occupations quotidiennes sans trop ressentir ce sentiment d’abandon et de solitude.
La dépression bipolaire
Cette forme de dépression peut être de 2 types : la dépression bipolaire I et la dépression bipolaire II. L’une comme l’autre, affecte la vie sociale du patient le conduisant à entreprendre des actions déraisonnables et subites comme les pratiques sexuelles « non conventionnelles » incontrôlées et non protégées ou des décisions irrationnelles et irréfléchies en affaires.